Tout savoir sur la sexualité Kink

Au même titre que tous les goûts et les couleurs sont dans la nature, les kinks aussi. Et nous ne sommes pas là pour juger. D’autant plus que la sexualité kink serait plus que jamais à la mode. Vous avez dit kinky ?

Sexualité kink vs. sexualité « vanille »

Aussi appelée « kinky sex » (« sexualité tordue »), la sexualité kink fait référence à des pratiques et des fantasmes sexuels jugés déviants, ainsi qu’à un phénomène social d’appropriation et la formation d’une sous-culture. En d’autres termes, il s’agit d’une sexualité qui sort de l’ordinaire mais surtout des normes sociales. Quant à la sous-culture qu’elle représente, on peut parler de « kinksters » mais aussi de communauté BDSM et fétichiste. BDSM, kink et fétichisme sont largement entendus comme des synonymes, tant que les personnes qui sont dans ces communautés sont vicieuses et perverses. A l’essence même du mot « kinky ».

Du côté des pratiques de la sexualité kink, on retrouve, sans grande surprise, de la domination, de la soumission, des jeux de rôle, du shibari, du fétichisme, ou encore des paraphilies. Ce dernier terme est utilisé pour désigner un comportement sexuel fréquent et intense sortant des pratiques sexuelles classiques. En somme, il s’agit encore une fois d’un comportement sexuel jugé comme déviant soit par le choix de l’objet du désir, soit par la déformation de l’acte sexuel en lui-même (furry sex, maïeusophilie, salirophilie…). Une sexualité finalement très large qui ne comprend pas seulement des pratiques sexuelles.

En revanche, on est bien loin de la sexualité dite « vanille » à laquelle elle s’oppose. A l’origine, le terme « vanille » était utilisé pour désigner les gens ennuyeux au moment où le parfum est devenu basique. Puis, il a été repris par les communautés gays et BDSM qui l’utilisaient pour se différencier des autres, de ceux qui ont une sexualité conventionnelle. Le « vanilla sex » est né.

Un véritable phénomène de mode ?

Courts préliminaires, missionnaire et dodo. Le sexe vanille est classique, pire encore, banal. Et personne n’a envie d’être banal au lit, d’autant plus que le porno a popularisé des relations sexuelles sauvages, voire un peu trash. La connotation négative dont souffre le vanilla sex profite largement à la sexualité kinky. Le sexe vanille serait synonyme d’ennui au lit. Pourtant, il permettrait d’explorer, de (re)découvrir son partenaire (et le sexe), d’atteindre une certaine alchimie sexuelle, de booster le plaisir ou encore d’être mieux ancré dans son corps et ses sensations. Et entre nous, un bon missionnaire, c’est quand même sympa ! Alors, quand est-ce qu’on ralentit ? Peut-être que la sexualité tantrique et le « slow sex » vont nous y amener.

En attendant, être stylé aujourd’hui, c’est avoir une sexualité kinky. Il semblerait en fait qu’il y ait une déstigmatisation de cette sexualité ainsi qu’une reconfiguration identitaire de cette communauté. Déjà parce que le terme même de « kink » ne renvoie plus aujourd’hui à un stigmate mais, au contraire, connaît un certain succès contemporain. Le terme semble aussi plus inclusif et moins catégoriel que celui de « BDSM » dont la référence « sadomasochiste » a tendance à faire peur. C’est en tout cas ce qu’affirment Gilles Chantraine et Gwenola Ricordeau dans leur article « Introduction. Sexualités minoritaires. Expériences subjectives, communautés érotiques et politiques de reconnaissance » dans L’Homme & la Société (vol. 208, no. 3, 2018). Ils ajoutent que la sexualité kink se démocratise aussi car elle a le consentement et l’inclusivité comme valeurs premières.

Connotation négative de la sexualité vanille, déstigmatisation de la sexualité kinky mais il y a aussi une forte présence de cette culture kink dans la mode et la pop culture. Le kink s’est en effet émancipé des soirées d’initiés pour envahir les podiums des défilés et la culture mainstream. Le harnais, le vinyle, mais aussi les chaînes et les combinaisons en cuir s’exportent et se portent. Les sites français de libertinage sont d'ailleurs les premiers à promouvoir cette sexualité un peu différenciante. Certains looks encore s’inspirent largement de l’esthétique du shibari. Ainsi, la culture kink – et la sexualité kink – se répandent. Mais finalement, en devenant plus mainstream, la sexualité kinky ne devient-elle pas un peu aussi moins kinky ?

Quelques exemples de kinks

Voici une liste d'exemples classiques de kinks. Peut-être que votre petit pêché mignon s'y trouve ?

Le Pet play

Puppy play, pony play, feline play… devenez l’animal qui vous plaît ! Comme son nom l’indique, le pet play est un jeu de rôle animal fétichiste où ceux qui s’y adonnent s’habillent en chien, en cheval ou tout autre animal (souvent domestique). Ce kink est également l’occasion d’un jeu de domination / soumission. Un chien a besoin d’un.e maître.sse après tout.

Le fétichisme vestimentaire

Ce kink n’inclut pas vraiment (ou peu) de sexe. Pour ses adeptes, la simple vue d’un collant, d’une polaire ou encore du latex va provoquer une excitation sexuelle. Que dire alors de l’idée de la sensation du vêtement adoré sur la peau nue… Dans certains cas même, un simple contact visuel avec l’objet peut provoquer du désir.

L’exhibitionnisme

Kink relativement répandu, l’exhibitionnisme concerne tous ceux que le fait de montrer ses parties intimes ou ses pratiques sexuelles en public excite. Bon, il s’agit quand même d’un outrage public à la pudeur puni par la loi donc on évite de se promener à poils dans Paris en plein après-midi. En revanche, pour celles et ceux que ça titille, tournez-vous plutôt vers des événements privés, soirées kinky et autres temples de la nuit.

Les odeurs corporelles

Il n’y a rien de tel que l’odeur des aisselles pour m’exciter ! Et il s’agit en fait d’un kink assez courant. Ah les phéromones… Il doit se passer quelque chose de chimique entre cette odeur de transpiration et moi. Sentir le corps de son partenaire (au-delà de la seule odeur de transpiration évidemment) est un vecteur érotique puissant pour beaucoup d’entre nous. Et c’est bien un kink.