Camille et Julien se sont lancés dans l’aventure de la fabrication d’accessoires BDSM upcyclés en couple pendant le confinement. Nous les avons rencontrés à l’occasion de la deuxième édition de la Paris Fetish Week qui s’est déroulée les 24, 25 et 26 octobre dernier.
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La fessée artisanale, une interview qui claque !
Etes-vous contents d’être là pour cette deuxième édition ? Il me semble que vous étiez déjà là à la première d’ailleurs.
Oui ! C’est notre deuxième fois ! On est ravis d’y être de nouveau. C’est chouette de commencer à retrouver des gens qui étaient aussi là l’an dernier et qui ont à coeur de suivre l’évolution de nos travaux. C’est plutôt confortant pour nous en tant qu’artisans.
Ça vous évoque quoi le Fetish Market ?
C’est un peu le cabinet des curiosités de l’artisanat BDSM. On y trouve de tout, des pièces sur-mesure, des pièces uniques, de toutes les matières et de tous les styles pour toutes les pratiques.
Comment est née la Fessée Artisanale ?
La Fessée Artisanale est née confinée ! Etant donné que pendant le confinement, on ne travaillait pas, on a dû s’occuper. De mon côté, j’ai toujours aimé faire des choses avec mes mains et dans une éthique de recyclage. J’aime bien cette idée de redonner vie aux objets en refaisant vivre la matière. Quant à mon conjoint, il est menuisier donc il a apporté l’aspect bois au projet, en plus de la partie caoutchouc.
Et toi, tu faisais quoi avant ?
Je viens du milieu de l’audiovisuel, j’ai fait de la photo et de la vidéo. Mais ça me manquait vraiment de faire des choses avec mes mains donc je me suis mise au caoutchouc. En plus, j’ai toujours été dans le milieu de l’équitation donc la corde et les liens, je maîtrise !
Vous faites surtout des objets pour l’impact, en bois et en caoutchouc, mais aussi d’autres choses, c’est ça ?
On a effectivement des martinets, des langues de dragon, des paddles et d’autres objets pour l’impact et la punition, mais on fabrique aussi des choses pour la contrainte, des bijoux, des harnais et même des tenues. On a récemment sorti une jupe à franges.
Et votre particularité est que vous êtes les seuls en France à fabriquer des accessoires BDSM upcyclés.
Jusqu’à maintenant, c’est vrai qu’on n’a pas vu d’autres projets professionnels entièrement upcyclés. Je sais que certains s’amusent à bricoler des objets pour leur usage personnel mais il n’y a pas de marques déposées. Faire de l’upcycling, ce n’est pas seulement utiliser des matériaux de réemploi, c’est aussi trouver des fournisseurs, gérer ses stocks, pré-débiter la matière, la laver… Il y a un énorme travail en amont avant de pouvoir l’utiliser.
Est-ce facile de trouver des fournisseurs ?
C’est un travail de longue haleine qui demande un gros travail de recherche en amont. Ensuite, il s’agit d’entretenir le lien avec les gens. La matière existe mais ce n’est pas toujours évident, surtout pour en trouver en volume.
Leur dites-vous ce que vous allez en faire ?
Au début, on ne le disait pas forcément mais maintenant qu’on est pleinement confiance dans notre projet et que ça plaît aux gens, on le dit. Parfois, on ne nous prend pas au sérieux ! Certains éclatent de rire, d’autres sont curieux. On arrive parfois à intéresser certaines personnes, voire à les convertir.
Votre démarche est également inclusive puisqu’elle est est végane.
On essaie oui ! Nos objets sont éthiques, vegan, non-genrés et entièrement lavables, ce qui est plutôt sympa pour jouer avec plusieurs partenaires lors de différentes séances bdsm par exemple. On a quand même quelques arguments de vente !
Qu’est-ce que tu conseilles pour débuter ?
Je partirais sur un petit martinet à franges larges. Ce type de martinets ventile beaucoup et ne fait pas mal. C’est plutôt une douce caresse qu’un impact sanglant. Ou alors sur quelque chose qui fait un peu de bruit mais pas forcément mal. Souvent, les pièces massives qui font beaucoup de bruit sont impressionnantes mais ce ne sont pas celles qui font le plus mal.
Et qu’est-ce qui fait le plus mal alors ?
La notion de douleur est évidemment très variable en fonction des individus mais je trouve que le paddle est très costaud.
Toi, quel est ton préféré ?
J’aime bien le martinet. Après, il faut un outil pour chaque moment de sa session.
Pour finir, comme vous vous appelez Fessée Artisanale, je me devais de te demander ce qu’est une bonne fessée ?
Une bonne fessée, c’est une fessée avec de l’intention, une bonne poigne et un bon son.