La Paris Fetish Week regorge décidément de créateurs inspirés. Nous avons rencontré ceux de PIP Paris et leurs objets aussi insolites qu’écoresponsables : des sextoys plus écolos et respectueux du corps aux formes et aux couleurs fantastiques imprimés à l’aide d’une imprimante 3D.
PIP, le plaisir imprimé en 3D !
Ça vous fait quoi d’être là pour la deuxième fois ?
C’est un événement qu’on ne veut absolument pas rater donc on est super contents d’avoir été invités de nouveau pour cette deuxième édition ! On passe toujours un bon moment et on apprécie particulièrement la communauté BDSM (voir la liste des pratiques) et la bienveillance qui règne dans ce milieu.
Ça vous évoque quoi le Fetish Market ?
L’occasion de découvrir des choses… On est un peu toujours dans notre microcosme donc le Fetish Market permet à la fois de s’ouvrir vers des gens de la communauté BDSM et des gens qui viennent de toute la France pour l’occasion, voire d’Europe. C’est agréable de se rendre compte qu’on a des pratiques communes et des différences aussi. Le salon permet aussi d’avoir une population dite qualifiée sur leur sujet.
Peux-tu me parler de la genèse de la marque ? J’ai cru comprendre que vous aviez commencé en 2022 avec une imprimante 3D, c’est ça ?
Je travaille à côté pour des fonds d’investissement et pendant le confinement, j’imprimais des chèques en blanc pour des hôpitaux ! Ce sont les seuls à avoir fait ça, en me disant qu’il fallait que j’imprime le plus possible. Donc Gaëlle, ma compagne et créatrice de la marque, s’est retrouvée dans un lieu rempli d’imprimantes et elle a découvert l’impression 3D à ce moment-là.
Et comment êtes-vous passés des chèques aux sextoys ?
On a commencé par des petits badges et étant consommateurs de sextoys et avec la problématique de ne jamais trop en connaître les composés, on s’est mis aux sextoys. Car on nous dit toujours qu’ils sont faits avec du silicone médical mais qu’en est-il des pigments par ? On avait donc à coeur de produire quelque chose de propre et le plus local possible en utilisant des matériaux européens.
Vous travaillez en couple, c’est plutôt pas mal ça pour tester vous-mêmes vos produits ?
C’est plutôt agréable en effet de travailler en couple et bien évidemment que nous testons nos produits. Je connais par coeur ses produits ! Après, on est un couple traditionnel, on ne pratique pas la sodomie par exemple donc on a un panel de couples testeurs qui testent nos produits et qui nous font des retours. On a essayé de créer un panel assez représentatif avec des couples hétérosexuels, homosexuels, lesbiens et bi d’âges différents.
Vos produits sont hyper diversifiés. PIP Paris, c’est aussi bien des boucles d’oreille que des plug anaux. D’où vous viennent les idées ?
Elles viennent de longues journées de réflexion et d’écoute des clients, de ce qu’ils veulent et de la façon dont ils utilisent les objets. On a aussi voulu faire des accessoires autour des sextoys, comme le repose sextoy qui se met sur la table de nuit et qui évite que le sextoy ne prenne la poussière ou de mettre du lubrifiant partout. Comme on est nos premiers utilisateurs, on essaie de faire des choses pratiques.
J’ai cru comprendre aussi que vos produits avaient des petits noms rigolos !
Ah ça c’est nos brainstormings qui commencent à partir de 2 grammes (rires) ! Nous avons par exemple le « scorfion » qui est un masseur prostatique qui ressemble à un scorpion ou le pistolet de James Band.
Peut-on venir avec une idée de sextoy qui n’existe pas ?
Oui complètement ! Déjà, on a très peu de stock, on produit principalement à la demande avec les formes et les couleurs que les clients veulent. Ensuite, nous avons trois types de sur-mesure. Le premier, vous faites vous-même un objet en 3D, en plâtre, en pâte à sel ou en ce que vous voulez, on le numérise au scanner 3D et on le produit. Le deuxième va être de mettre votre tête, ou celle de la personne que vous voulez, en haut d’un dildo. Pratique pour se mettre la tête dans le cul… Et le dernier sur-mesure, c’est vous qui dessinez une forme sur papier que l’on va modéliser en 3D en faisant des allers-retours par mails jusqu’à ce que vous soyez satisfait de la forme, de la couleur et des options.
Quelles sont ces options ?
On peut mettre un vibreur ou de la lumière. Avec la 3D, il n’y a aucune limite à votre imagination. On propose aussi des kits de moulage pour que vous mouliez ce que vous voulez et qu’ensuite, on vous le produise en silicone médical.
Quelle est la demande la plus insolite que vous ayez eu ?
C’était pour un Secret Santa en entreprise et la personne nous a demandé de faire un plug en forme de chapelet avec sa tête en 3D sur la plus petite des boules et le logo de la société sur la plus grosse !
C’est quoi ton jouet préféré ?
J’aime beaucoup le cactus car il peut procurer plusieurs sensations : il s’utilise aussi bien seul qu’à deux, autant pour la caresse qu’en insertion, il est vibrant et dans sa configuration molle, il peut être utilisé pour le vaginal mais aussi l’anal. En plus, on peut le mettre sur un harnais donc il est super polyvalent. Et il a une forme sympa, c’est mignon un cactus !
On ne voulait pas que nos sextoys ressemblent à des gros phallus veineux ! C’est plus sympa d’avoir des cactus, des bananes, ou encore des bouteilles de bière.
Le mot de la fin ?
Longue vie au plaisir !
Découvrez aussi notre interview de La Fessée Artisanale, qui était présent sur le salon avec ses accessoires BDSM.
